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Pourquoi il ne faut jamais fréquenter un Surfeur ! Destination Surf Logo
Publié le 19/02/2015, par : Jean Révé

Pourquoi il ne faut jamais fréquenter un Surfeur !

Découvrez les dix bonnes raisons pour ne pas vivre avec un surfeur...

C'est sur une crique au Sud de Bali que vous risquiez commettre la plus grande erreur de votre existence amoureuse : Tomber in Love d'un surfeur !

 

 

 

Tout avait pourtant bien commencé. Arrivée depuis deux jours pour quinze jours de vacances au coeur de l'hiver, le décalage horaire vous chamboule sérieusement et vous décidez de profiter du lever de soleil lors d'une promenade matinale au bord de l'eau. Les reflets irisés sur l'estran humide, les petits poissons colorés qui s'agitent autour des coraux se découvrant avec les vaguelettes du bord, vous donnent un sentiment de plénitude absolue.
Au loin, les vagues déroulent lentes et puissantes, chevauchées par une poignée de surfeurs présents depuis l'aube. Assis sur un rocher, il est là, cet être mi ange mi démon, comme faisant corps avec la pierre de lave, son corps bronzé aux muscles fins, son vieux short délavé, sa gueule d'amour de sauvage grognon mais timide. Chaque matin, il observe la mer longuement avant d'y emporter sa fiançée préférée, cette fichue planche qu'il caresse et dont vous aimeriez connaître les secrets.
Et vous lui avez finalement glissé quelques mots, décoché un sourire, engagé la conversation, et tout s'est enchaîné. Une bière et trois satays partagées dans un warung en haut de la falaise. Une soirée sur la plage à écouter la musique du Gamelan qui porte par delà les vagues et vous pousse à la confidence. Bref, vous êtes tombée in love avec un SURFEUR !

Vous allez alors passer les meileurs moments de vos vacances au creux de ses bras solides, mais découvrir le danger d'une relation avec ce type d'individu...

 

 

 

 

 

 

 

Il croit en des DIEUX !
 

Mi animiste mi ésotéro zen, il vous explique qu'en premier lieu il ne croit qu'en l'influence de Mère nature et de la trilogie marine : Neptune, Poséidon, Kelly Slater.
Pas de vagues : c'est une punition de Neptune pour de quelconques mauvais actes ou pensées.
Un océan en furie : Paroles de Posséidon qui rappelle à chaque surfeur qu'il n'est qu'un fétu de paille suceptible d'être broyé sous ses murailles d'écume - Sauf Laird Hamilton, un autre dieu, sûrement l'enfant caché de Neptune et d'une sirène.
Vient enfin le troisième dieu de la trilogie. Kellius Slaterus. Il a été aperçu durant douze ans effectuant des « miracles » en marchant sur l’eau…

Question métaphysique numéro un : Comment, à votre retour en France, expliquer cette religion à votre grand-mère qui attend impatiemment que vous épousiez le fils du notaire ?...

 

 

 

 

 

 

 

 

Il procède à de

nombreux

sacrifices...

Toujours sur cette même plage, il vous explique que les surfeurs sont prêts à faire d'énormes sacrifices au nom de ce qu’ils aiment et vous incite à y méditer sagement.

Des sacrifices financiers :
L'argent n'a pas d'importance, sauf pour acheter une nouvelle planche ou payer son billet d'avion pour les Iles Salomon septentrionales. Donc aucun d'intérêt pour l'avenir (hormis les horaires des marées sur les prochaines semaines)

Des sacrifices professionnels :
Le travail ne peut être envisagé. En effet, il comporte l'énorme inconvénient de ne plus avoir assez de temps pour surfer. Cette imcompatibilité est génétique et sans concession.

Question métaphysique numéro deux : Comment prendre conscience qu'il vous faudra travailler pour assurer la vie du foyer, de crainte de provoquer un profond déséquilibre chez votre conjoint surfeur ?

 

 

 

 

 

Des sacrifices de confort :
La marque VW, modèle Combi deviendra votre marque de référence à contrario de Zadig & Voltaire ou Guerlain, vous devrez apprendre à cuisiner sur un réchaud assise en tailleur (ou debout dans 2m2 si vous avez l'option toit escamotable). Le sable au fond de votre lit, l'odeur de néopréne humide mélangé à la wax coco, le chien avachi sur la banquette avant, vos affaires en boule dans un sac de sport, seront votre quotidien à bord de votre minibus-appartement durant de longs mois stationné sur les parkings de la côte Basque au Portugal.

Question métaphysique numéro trois :  Comment justifier ce choix à vos parents alors que vous leur rebatiez les oreilles chaque weekend avec votre deux pièces minuscule et invivable...

Des sacrifices d’amour...
Il faut toujours l'avoir à l'oeil, car sa santé mentale peut rapidement basculer dans les abysses de l'océan pacifique. Il peut avoir disparu un beau matin et vous avoir abandonnée (même s'il vous aime d'amour et surtout de sexe) pour partir à la recherche de vagues qui n'existent pas, si ce n'est dans son esprit.

Question métaphysique numéro quatre : Pour le retrouver, il vous faudra retenir le nom de nombreux spots aux noms barbares qui résonnent dans son esprit comme des mantras : Pipeline, Jeffrey's Bay, Bells Beach, Malibu, Uluwatu. et deviner vers lequel il a bien pu filer...

 

 

 

Le LOOK sinon

rien...
 

Fini vos rendez-vous bimestriels chez votre coiffeur visagiste conseil, les rayons maquillages et vernis de chez Sephora ou l'Onglerie. Il vous faudra désormais vous conformer à un nouveau style : cheveux défaits, en désordre et déteints par le soleil. Tenue bohème, tongs et short de rigueur.
A contrario, vous découvrirez qu'en fait il est ultra attentif à son style, à son look. Maintenir son standing d'image demande beaucoup de travail (cet aspect du code du travail est toléré par le surfeur). Les muscles sont fins, entretenus par de nombreuses sessions de rame, quelques griffures de corail sont bien sûr acceptées, un joli tatoo également aide à faire ressortir le bronzage doré sur tranche durant onze mois de l'année. Les cheveux sont longs, jamais peignés, parsemés de mêches rebelles naturellement décolorées par le soleil et l'air marin. Coté vestimentaire, le short est bien délavé, élimé avec chic, ni trop long (on est pas un rebeu de banlieue en vacances) ni trop court (on est pas un teuton en vacances).
Les tongs ne sont utilisées que pour aller faire ses courses au supermercado ou lorsque le sable est archi brûlant. Le pied nu est couvert de corne et de petites plaies autour des ongles écaillés (risque du métier de va nu pied). Le T-shirt est la tenue de sortie de plage unique, froissé et porté sous un sweat capuche à l'approche de l'hiver. La casquette est bien présente, vissée en permanence au crâne mais se porte fréquemment à l'intérieur des maisons, y compris le soir, comme si le soleil risquait l'agresser tel un vampire (le bonnet prend le relai dès l'automne).
Les lunettes de soleil ne sont autorisées qu'avec des verres polarisants, sous peine de conjonctivites ou brûlures, néfastes pour les sessions de surf sous le soleil.
 

Question métaphysique numéro cinq : Votre robe de mariée devra t-elle être en lycra ? Rip Curl et Quiksilver font-ils des modèles étanches ?

 

Le LIFESTYLE,

c'est le SURFSTYLE !
 

Il y a des codes stricts que vous devrez apprendre à respecter. Son mode de vie est basé sur l’incertitude. Vous devrez oublier tout ce qui a trait au prévisionnel, au permanent. C'est mal et nuisible.

 Il vous expliquera qu'un surfeur suit le flow de son âme qui le guide généralement vers les vagues de l'océan plus que celles de l'amour qu'il vous porte. Il n'entend que le rythme du drum qui résonne au dessus de l'eau et l'appelle irrésistiblement vers le large.
Un surfeur ne porte pas de montre (sauf si elle indique les horaires des marées en Australie et au Brésil simultanément). Le cycle de ses journées est établi par le soleil et la lune. Le premier lui apporte joie, énergie et chaleur. La seconde rythme les marées et la fréquence des vagues, la chose la plus importante au monde…
Vous perdrez évidemment la notion du temps, à force de l'attendre toute la journée sur la plage, mais également quelques dixiémes de vue, à trop observer en plissant le regard pour le deviner au large.

En décidant de partager son existence, vous apprendrez pleins de trucs nouveaux et inutiles : Comment monter une tente, faire du feu sur la plage, vous doucher dans les vagues, jouer de la guitare sur des banquettes d'aéroport, faire du stop sous le soleil brûlant, capturer les moustiques sans les éclater, parler au coquillages sur des plages désertes. Vous oublierez toutes les contingences matérielles autres que celle que vous impose la nature, ne vivrez que d'eau fraîche (où plutôt tiède) et de l'amour de le voir tant aimer ses vagues.

 

Vous ne réaliserez surtout pas qu'il va s’emmerder avec vous, parce que le surfeur ne supporte que sa propre présence.

Alors, NE FREQUENTEZ JAMAIS UN SURFEUR ! Si vous vous promenez sur une plage et que vous en rencontriez un, laissez le surtout partir à l'eau vers le large, pour votre propre sécurité et votre santé mentale.

S'il vous plaît, faîtes circuler et partagez ces infos avec le maximum d'innocentes victimes potentielles, inconscientes des dangers du surfeur.

Si vous avez également été victimes d'une situation similaire, racontez-nous votre expérience terrifiante et dîtes nous si vous avez pu vous dégager de cette effroyable aliénation : la SURF RELIGION.

 

A propos de l'auteur
Jean Révé

Jean Révé

Depuis de nombreuses années dans le Tourisme en France et à l'étranger, Jean-Hervé Cristol (aka Jean Révé) a également quelques tours du monde de la Planète Surf au compteur, en quête des vagues de "l'été infini".
En 2004 il lance Destination Surf, la première agence spécialisée dans les voyages Surf, puis Endless Summer un blog de conseils, infos et récits de voyages, afin de faire profiter et partager cette expérience enrichissante avec tous les surfeurs voyageurs. 
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sophie
Publié le 06/04/2015
j'adore ! très bien écrit et....très réaliste ! bref....qu'il est bon de planifier sa vie en fonction des conditions ! aloha !

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