Navigateur Solidaire

Cet homme, s'il n'est pas une star des plateaux TV ni des magazines de mode, est un être respecté et vénéré sur tous les rivages du Golfe du Bengale.
Son action est aussi grande que son coeur et son aventure se raconte dans un livre extraordinaire, à dévorer pendant les fêtes de fin d'année ou à offrir à tout moment.
Juste pour se rappeler qu'il existe encore des personnes qui méritent le respect.

L'ouvrage d'Yves Marre, NAVIGATEUR SOLIDAIRE est paru aux éditions Isabelle Le Goff, et préfacé par Erik Orsenna de l’Académie Française.

 

 

 

Un parcours de Voyageur

Steward d'Air France pendant 23 ans, pilote privé et navigateur, Yves Marre a toujours été plongé dans le monde de l'aventure aérienne et maritime. Il enchaîne les missions humanitaires dans le cadre d'Aviation Sans Frontières, puis fonde en 1993 l'association Friendship.

Cette année là, il met en place son idée folle : Convoyer depuis les eaux du port de Dunkerke en France, une péniche jusqu’au Bangladesh pour la transformer en bateau-hôpital.
Cette péniche, une Freycinette nommée Flêche d'Or, de 38,50 mètres de long et 5,05 de large va redorer le blason des mariniers d'antan et l'embarquer pour 12 000 km d'une traversée incroyable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais il faut trouver les partenaires financiers pour préparer le bateau (le bateau portera le pavillon de Sao Tomé, seul pays acceptant de l'enregistrer), l'aménager et le convoyer (les ingénieurs de Météo France le coacheront gracieusement tout le long du parcours).
La liste des aventures rocambolesques est longue et les personnages du livre sont étonnants : tempêtes, avaries en Méditerrannée, tracas administratifs portuaires du canal de Suez, bakchichs, pirates en mer Rouge.
Mère Teresa vient même saluer le "berger des mers" pour lui porter chance.

 

 

 

 

 

 

 

 

Yves Marre va réussir à aller au bout de son projet, venir en aide à tous ceux qui, là-bas, n’ont accès à aucun soin et qu’on ne peut joindre que par bateau. Trois mois et demi plus tard,  la péniche « Flèche d’Or », rebaptisée « Friendship" atteint enfin son but.

Aujourd'hui la flotte s'est développée avec d'autres bateaux et toute l'année près de 20 000 malades défilent à bord pour des soins dentaires, ophtalmologiques, pédiatriques. Une douzaine de chirurgiens opérent 24h/24 et d'éminents spécialistes prodiguent consultations et soins gracieusement.
Les habitants arrivent du fond du delta du fleuve Brahmapoutre pour se faire soigner par le biais de cette ONG créee avec sa femme Runa.

 

 

Des Projets de Mer plein la tête

En 2004, avec Marc Van Peteghem  il s'active autour d’un projet de construction d’ambulances flottantes au Bangladesh, en complément de la péniche hôpital. Il crée TaraTari, un chantier naval innovant qui apporte et met en oeuvre les concepts et technologies les plus adaptés aux problèmes de navigation dans le golfe du Bengale.
L'entreprise se charge du développement et de la production de bateaux performants, insubmersibles et durables, principalement dans les domaines de la pêche. Pour éviter les hécatombes de pêcheurs à chaque tempête et les aider à sortir du cycle de la pauvreté il faut remplacer la flotte traditionnelle devenue si fragile et dangereuse. Les bateaux sont financés par la banque mondiale et la communauté européenne et mis en place par les Nations Unies.

 

En 2008, avec Corentin de Chatelperron il lance le projet de recherche sur la fibre de Jute, « Gold Of Bengal », cet agro composite utilisé pour de nombreuses applications comme alternative à la fibre de verre, parfait pour construire les bateaux.

En 2010, avec son complice Marc Van Peteghem (dessinateur des voiliers les plus rapides du monde) du cabinet d'architecture VPLP, il lance l'association Watever pour aider les populations des rives des océans et des grands fleuves. Ces deux hommes, au parcours différents, ont su partager leurs compétences et qualités pour se mettre au service des populations dans le besoin, avec comme outil d’action : le bateau.

 

Les chantiers sont importants et se développent. Aujourd'hui, le bilan est impressionnant : 2 hôpitaux flottants, 2 ambulances Catamaran de 12 m utilisées en appui des 2 péniches, 67 unités de pêche pour la FAO, 7 transports enfants pour l’UNICEF, 7 bateaux de pêche pour Friendship.
L'impact sur le plan humain est significatif avec prés de 8000 enfants qui utilisent les bateaux pour aller à l'école et près de 800 pêcheurs avec de nouvelles embarcations.

En 2012, Yves Marre a reçu le prix du Rayonnement français humanitaire pour toutes ses actions au Bangladesh durant ces 20 dernières années.

 

 

 

 

Golden Boat et Bateau Lune dans les Vagues

Mais TaraTari cherche aussi à préserver le patrimoine naval extraordinaire du Bangladesh. Cette action a notamment permis l’excavation d'un bateau, le Golden Boat sur la plage de Kuakata, dans le sud du pays. Yves Marre s'est également investi dans la réhabilitation du bateau Lune.

 

Aux confins de l’Asie du Sud, à la frontière du Bangladesh et de la Birmanie, il découvert le Bateau Lune sur une plage, au Sud de Cox’s Bazar, une plage sans surfeurs ni SUP, même si pourtant les vagues ne demandent qu'à être explorées.
Véritable emblème de la région, à l'instar des Sampans, Malars, Kuchas, il se décline sous plusieurs variétés en fonction de la barre de vagues qu’il doit franchir quotidiennement.
Ce navire, dont la beauté n’a d’égal que sa rareté doit pouvoir à nouveau naviguer sur les eaux de la baie du Bengale 
TaraTari et l’agence de photo Zeppelin se sont associés pour préserver et mettre en valeur ce magnifique bateau. Cinq charpentiers de Cox’s Bazar sont venus sur le chantier pour en construire un exemplaire.
Pour empêcher que ce trésor d’architecture naval ne sombre dans l’oubli, les volontaires de Watever et TaraTari, chantier de Yves Marre au Bangladesh, ont constitué un document technique qui décrit étape par étape sa méthode de construction.
Ainsi, le savoir-faire des charpentiers est préservé et ce bateau pourra être reconstruit à l’identique dans le futur.

 

 

Une découverte du Bangladesh et ses rivages

 

 

Photo vidéo : Bruno Valentin et Julien Pannettier - Agence ZEPPELIN