Le Blog de Destination Surf
Arnaud de Rosnay Gentleman de l'Extrême Destination Surf Logo
Publié le 18/11/2014, par : Jean Révé

Arnaud de Rosnay Gentleman de l'Extrême

Le livre de l'automne pour les amoureux des aventures et de l'océan

Si vous êtes un passionné, un amoureux de l'Océan, que vous croyez fermement que la vie doit être trépidante et menée d'un seul trait, alors le livre Arnaud de Rosnay - Gentleman de l'extrême écrit par le journaliste surfeur Olivier Bonnefon et paru récemment aux Editions Atlantica devrait être votre prochaine lecture au coin du feu cet automne.

 

 

Cet ouvrage retrace l'existence de ce dandy surfer, passionné par l'océan et la glisse, les expéditions les plus folles, les grandes causes, et qui n'a jamais cessé de dévorer la vie par les 2 bouts. Trente ans après, sa disparition demeure toujours une énigme que ce livre passionnant tente de percer. Mais aussi de nous présenter les multiples visages de cet homme : pionnier de la glisse, aventurier de l’extrême, dandy excentrique.

 

 

Novembre 1984, Arnaud de Rosnay disparaît mystérieusement en mer de Chine sur sa planche à voile.
Il s'est lancé un nouveau pari un peu fou, un de plus parmi ses nombreux challenges dans l'univers de la glisse. En 1984, alors que les prédictions de l'homme politique et diplomate visionnaire Alain Peyrefitte rédigée dans son livre "Quand la Chine s'éveillera" ne se sont pas encore réalisées, Arnaud de Rosnay est le seul Occi­den­tal avec son look de surfeur a circuler dans les villages paumés de la côte Chinoise, encore en pleine dicta­ture commu­niste. 
Il a décidé de traverser la mer de Chine depuis Fujian en Chine pour naviguer dans les eaux troubles du Détroit de Formose vers Taïwan qui est à l'époque une zone militaire sous haute surveillance. Ce pays n'aime pas trop les occidentaux aux cheveux longs et aux idées originales. Les auto­ri­tés chinoises lui refusent donc l'auto­ri­sa­tion de béné­fi­cier, comme à chacune de ses traver­sées, d'un bateau accom­pa­gna­teur. Il se retrouve donc sans moyen de commu­ni­ca­tion pour parcourir les 170 kms de l’un des détroits le plus redou­table du Monde.  Pourquoi est-il parti sans prendre de leash ? Juste un miroir de détresse et un sifflet. Pourquoi n'avoir aucune balise ni fusée de détresse, alors que des vagues de 3 à 4,5m et un vent à 35 nœuds sont prévus ? On ne le reverra plus. Accident, inconscience, bavure militaire ?

 

 

Arnaud était un être au caractère et à la personnalité différente de son raisonnable frère, le célèbre scien­ti­fique et surfer renommé Joël de Rosnay, ou la fille de celui-ci, la roman­cière Tatiana de Rosnay, mais ils possédent tous le gêne familial de l'amour de l'Océan et des grands défis.

On découvre dans ce livre un personnage qui au delà de sa beauté était quelqu'un de drôle, irré­vé­ren­cieux, provo­ca­teur, agaçant, et tous ceux qui le jugeait ou se moquait devaient certainement jalouser son incroyable aura.

 

 

Même s'il aimait parfois un peu trop la lumière des flashes, c'était un homme simple qui aimait défier l’ordre établi et rêvait de rapprocher les peuples.
En 1965, il orga­nise une première épreuve originale autour d'un sport méconnu, et gagne le premier cham­pion­nat de France de skate au Troca­déro.
Quatorze ans plus tard, en 1979, il relie Nouadhi­bou en Mauri­ta­nie à Dakar, debout sur son Speed Sail (une planche à voile sur roues à pneus). Il parcoure 1400 kilo­mètres de désert en douze jours et démarre sa première série de défis physiques et intellectuels : Que le sport soit un viaduc entre les incom­pré­hen­sions poli­tiques et cultu­relles des pays du Monde.

Excellent surfer de la côte basque, il se passionne pour le windsurf et décide de traverser tous les détroits de la planète, motivés par les levées de bouclier des différents gouvernement des pays, en lesquels il y voit un signe de défi supplémentaire, l'occasion de bouger les lignes.
Il se lance dans la traversée du détroit de Behring entre l'Alaska et la Russie en 1979 dans des eaux glaciales, muni d'une voile aux couleurs des pavillons soviétique et américain, pied de nez à l'establishment.
Quelques mois plus tard, il tente de relier Tahiti depuis les Marquises, via les Tuamotou tracté par un cerf-volant, ou plus précisément un Parafoil, précurseur du kitesurf. L'épreuve est critiquée, contestée, on ne croit pas à sa survie et aux 900 kms parcourus lorsqu'il est retrouvé perdu au milieu du Pacifique.

 

 

 


Puis il s'attaque au record de la traver­sée de la Manche en juillet 1981, et enchaîne alors les épreuves. En 1984, il traverse les 160 kms de la Floride vers Cuba, puis la traversée du détroit de La pérouse entre l'ile d'Hokkaïdo au Japon et l'île de Sakhaline en URSS quelques mois plus tard.

 

 

 

 

Son succès dans le petit monde de la glisse est incroyable et ses nombreux voyages lui font croiser le chemin celle qui mettra un terme à sa vie de dandy surfer.
Elle sera son égérie, sa muse, pour lui le photographe passionné : Jenna, dix-huit ans, la fille de John Sever­son, photo­graphe, peintre, génial fondateur du maga­zine Surfer, rencon­trée à Maui. Ils se marient à l'île Maurice et partagent la vie des amoureux de la mer et du vent. Ils ont une fille prénommée Alizée. Pour elle, il délaisse sa vie d'avant, cet univers mondain, cocktail de de jet-set internationale, sa vie de play-boy naviguant entre beautés sublimes et intriguants jaloux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la liste de ses frasques géniales au coeur de ces années libertaires et créatrices, on trouve pêle mêle un voyage initiatique en Inde à 17 ans avec les Beatles, un tour du Monde au bras de Marisa Berenson pour Vogue, un flirt avec Bianca Jagger ou Caroline de Monaco.
Il sait aussi être un inventeur génial, un "Geo Trouvetou". Le Parafoil, le speed sail, le windsurf n'auraient jamais connu d'évolutions s'il ne les avaient pas élévés au rang des "Sports de Glisse".

 

 

 

 

 

 

Toutes les nouveautés l'intéressaient. Il a même inventé un jeu de société, le Petrópolis, basé sur le Monopoly. Il suffit aussi de voir les aménagements de sa Rolls Royce que l'on croise sur le parking de la côte des Basques, avec son longboard sur le toit dans les années 70'. Le véhicule est truffé d'incroyables trou­vailles tech­no­lo­giques, révo­lu­tion­naires pour l'époque : Ra­dio cassettes 8 pistes à tête cher­cheuse élec­tro­nique et émet­teur-récep­teur, six puissantes enceintes, détec­teurs de radar et de verglas, et le must de la classe : Des fourrures de panthère sur les fauteuils en cuir doré, des estampes indiennes sur les portes arrières et un réfri­gé­ra­teur avec cham­pagne et caviar pour ses réunions de travail ou apéritif face au sunset et aux vagues.

 

Il sait aussi être un homme de relation publique et d'affaires en tenue de Jet setter. Il réussit à vendre des patinoires solaires aux émirs du golfe Persique, à convier Brigitte Bardot, le Tout-Paris, stars et têtes couron­nées, à son invi­ta­tion pour promouvoir l'île Maurice ou des complexes touristiques de luxe au Mexique sous le couvert de fêtes somptueuses organisées par les gouvernements locaux.

 

 

 

Au coeur de son succès, il épouse en 1973, Isabel, la fille du milliar­daire Jimmy Gold­smith, mais divorce rapidement.
Son goût pour le dégui­se­ment et la fête et ces facettes du personnage lui apportent de nombreuses critiques. Ses détracteurs  se chargent de lui bâtir un costume de "Sportif de magazine" et brossent le portrait d'un "Dandy tête à claques",  qui déplait à ces esprits "bien pensants" et jaloux de sa réussite. Il est sensible à ces critiques et sans doute la charge en avant de ses aventures et challenges en réponse à ce lynchage médiatique qui l'ébranle, a t-elle contribué à le faire courir à sa perte ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ses exploits sportifs dans le désert ou sur les océans, sa vie chargée de passions et de rencontres ont ainsi forgé ainsi la trame de ce livre et le roman tragique de la vie d’Arnaud de Rosnay.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il aurait prés de 70 ans aujourd'hui et l'on peut imaginer son âme et son esprit à l'instar d'un Cousteau ou d'un Paul Emile Victor de la Glisse, héros bouleversant, aristocrate de ces océans qu'il aimait tant et qui l'on emporté en secret.

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

A propos de l'auteur
Jean Révé

Jean Révé

Depuis de nombreuses années dans le Tourisme en France et à l'étranger, Jean-Hervé Cristol (aka Jean Révé) a également quelques tours du monde de la Planète Surf au compteur, en quête des vagues de "l'été infini".
En 2004 il lance Destination Surf, la première agence spécialisée dans les voyages Surf, puis Endless Summer un blog de conseils, infos et récits de voyages, afin de faire profiter et partager cette expérience enrichissante avec tous les surfeurs voyageurs. 
→ En savoir plus

Afficher les commentaires ...

Soyez le premier à laisser un commentaire !

Laisser un commentaire